Au vu des conséquences néfastes de cet arrêté pour l’avenir du loup en France, le Conseil National de Protection de la Nature s’est positionné à l’unanimité de ses 21 membres scientifiques, contre cette nouvelle atteinte au grand prédateur (Ici). Il souligne dans ses conclusions sa grande inquiétude quant à la « politique nationale envers cette espèce », ainsi que la volonté de l’Etat de réduire la population de loups sur le territoire français. Et ajoute qu’ainsi notre pays nie les bénéfices écologiques associés à sa présence, ainsi que les vertus des mesures de protection dont l’efficacité est attestée par la stabilisation des attaques sur troupeaux domestiques.
L’arrêté prévoit un système purement déclaratif, sans autorisation préalable par la préfecture, et sans contrôle par l’OFB (Office Français de la biodiversité), même si l’article 3 prévoit encore un quota de loups à exécuter, indexé sur l’estimation de population réalisée par l’OFB. Le CNPN regrette au passage qu’aucun répit ne soit laissé aux loups pendant l’année, pas même en période de reproduction.
Alors que sous le régime actuel, nous constatons sur le terrain que les conditions de protection prévues par les arrêtés dérogatoires sont bien souvent non respectées, nous pouvons craindre le pire si les éleveurs tireurs ne sont soumis à aucune contrainte. Les tirs seront autorisés sans condition préalable de protection des troupeaux (parc électrifié, berger, chiens de protection), ce qui annihile trente ans d’efforts, à la fois des représentants de l’Etat (DDT, OFB, DREAL) mais aussi des éleveurs dont une partie grandissante a finalement accepté la cohabitation avec le loup, et adopté les bonnes pratiques de protection et de conduite.
Comme si cela ne suffisait pas, il n’est plus nécessaire de justifier de l’existence d’attaques sur son troupeau pour mettre en œuvre un tir de loup ; au vu du niveau de fébrilité de nombre d’éleveurs en « zone à loups «, on peut craindre la multiplication des foyers de tir, et une perte totale de contrôle de la situation.
Un certain nombre de nouveautés est parfaitement incompréhensible, comme l’intervention d’agents de l’OFB et de lieutenants de louveterie aux abords de troupeaux protégés, alors que le régime déclaratif et l’absence d’obligation de protéger vont exclure ces cas.
Bien entendu, le volet « indemnisation » des dommages demeure inchangé, ce qui signifie qu’il n’y a plus aucune contrainte ni contrepartie au fait de voir les dommages, réels ou pas, indemnisés. En trente ans, les syndicats d’élevage ont obtenu de l’Etat plus qu’ils ne pouvaient rêver à l’époque.
Animal Cross est fermement opposé à cet arrêté et à ces nouvelles dispositions irresponsables, et demande à ce que les citoyens, largement favorables au retour du loup, ainsi que les associations, soient réellement consultés pour donner une chance à une cohabitation du grand prédateur avec les activités humaines. L’association souhaite également que le bon état de conservation du loup, qui demeure sa dernière assurance-vie prévue par la directive européenne « Habitats « , soit garantie non seulement au niveau national, mais aussi local.
Pour participer à la consultation :
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Nous avons jusqu’au 19 décembre.
Voici un exemple de réponse que vous pouvez utiliser :
« Avis défavorable »
· Je suis opposé à la politique du pays visant à restreindre les populations de loups au seul territoire alpin, comme le relève le CNPN.
· Je regrette que notre pays nie les bénéfices écologiques associés à la présence du loup, et n’ait qu’une gestion basée sur les tirs, dont l’efficacité n’a jamais été démontrée.
· Je considère que cet arrêté met en danger l’espèce dans notre pays, car les tirs de loup vont s’intensifier, et tout indique que l’Etat va en perdre le contrôle.
· Un système basé sur la déclaration des éleveurs, et sans contrainte de protection, est irresponsable.
· Trente ans d’efforts, à la fois des représentants de l’Etat (DDT, OFB, DREAL) mais aussi des éleveurs dont une partie grandissante a finalement accepté la cohabitation avec le loup (et adopté les bonnes pratiques de protection et de conduite), vont être perdus.
· Je suis opposé à l’indemnisation des dommages en l’absence de protection des troupeaux.
· L’annexe VI de la directive habitat faune flore interdit l’usage de “dispositifs de visée pour tir de nuit comprenant un amplificateur d’images ou un convertisseur d’images électroniques”.
· Le loup doit au contraire être vu comme une chance pour l’équilibre faune-flore (cf. les sangliers, la régénération forestière, etc …), tout comme l’ensemble de la faune sauvage.
Merci pour votre participation.


