Une réalité ignorée : des chiens délibérément sélectionnés malgré leur souffrance
Aujourd’hui en France, près d’un quart des chiens – soit 2,4 millions d’animaux – sont des chiens de race. Parmi eux, des centaines de milliers souffrent de maladies raciales d’origine héréditaire, dues à une sélection orientée par l’apparence plutôt que par la santé.
Animal Cross tire la sonnette d’alarme : cette souffrance est connue, évitable et pourtant tolérée par les institutions. Cette dérive est non seulement contradictoire avec le Code rural, mais aussi source d’un véritable scandale de santé animale, encore trop peu dénoncé.
Les faits sont accablants :
Les maladies héréditaires sont de deux types
Monogéniques, causées par la mutation d’un seul gène : atrophie progressive de la rétine, cataracte héréditaire, sensibilité au gène MDR1…
➤ Dans les 10 races les plus répandues en France, 46% des chiens sont porteurs et 5% seraient malades en l’absence de tests.
Polygéniques et/ou plurifactorielles, dont les chiens hypertypes, liés à des caractères morphologiques exagérés :
➤ Plus de 100 000 chiens brachycéphales (bouledogues, carlins…) souffrent de troubles respiratoires (syndrome obstructif des races brachycéphales ou SORB) ;
➤ 12 % des chiens testés présentent une dysplasie de la hanche, en 2021, une maladie sans amélioration globale sur les dix années précédentes ;
➤ Plus de 140 000 chiens sont atteints d’affections articulaires héréditaires.
➤ Sans parler de toutes les autres pathologies
La consanguinité excessive toucherait 5 % des chiens de race et réduirait leur espérance de vie d’un an.(120 000 sur 2,4 millions).
Ce que dit la loi… et ce qui se passe en réalité
L’article R.214-23 du Code rural interdit pourtant explicitement la sélection d’animaux sur des critères de nature à compromettre leur santé ou leur bien-être ainsi que ceux de leurs descendants.⁷
La responsabilité est partagée et chaque acteur reporte la responsabilité sur les autres.
L’État a délégué la question des races de chien à la Société centrale canine sans organiser l’encadrement de la sélection des chiens pour les différents acteurs. La confirmation des chiens pour leur attribuer le pédigree ne vérifie par leur santé. Le chien sera ainsi inscrit au registre des races (LOF) et pourra se reproduire même s’il porte une maladie héréditaire d’origine génétique.
Les tests de santé restent rares ou inefficaces. Le test d’effort BREATH demandé aux chiens brachycéphales est sans validité scientifique, il n’exclut qu’environ 1% des chiens brachycéphales (⁸.) alors que le taux de prévalence de la maladie oscille entre 40% et 60%. Cet écran de fumée permet de cacher le SORB des chiens et permet aux chiens avec SORB d’accéder aux cotations les plus élevées et d’être des “super reproducteurs”.
La radiographie de dépistage de la dysplasie des hanches n’est effectuée que pour moins de 10% des reproducteurs parmi les races à risque.
Les concours de beauté récompensent encore des chiens malades ou porteurs de maladies.
Le site LOF Select, censé garantir la transparence génétique, n’est rempli que partiellement par les éleveurs. Les tests ADN obligatoires sont utiles pour vérifier les ascendants des chiens mais les maladies monogéniques ne sont pas recherchées.
Les instances vétérinaires nationales et internationales dénoncent unanimement la production d’hypertypes responsables de cette souffrance, comme la Fédération vétérinaire européenne (FVE), la Fédération européenne des vétérinaires pour animaux de compagnie (FECAVA), en France l’Académie vétérinaire, l’Association française des vétérinaires d’animaux de compagnie (AFVAC).
« La race passe avant l’individu, la beauté avant la santé », résume Animal Cross.
Nos demandes : 13 mesures concrètes pour mettre fin à la souffrance
Animal Cross propose une feuille de route réaliste et immédiatement applicable, en s’inspirant de pays déjà en avance : Norvège, Wallonie, Pays-Bas…
Voici nos 13 propositions :
Face aux limites du modèle actuel, Animal Cross propose des mesures inspirées de nos voisins européens (Pays-Bas, Wallonie, Norvège, Suisse, Allemagne, Royaume-Uni), que le Ministère de l’Agriculture peut adopter rapidement de manière réglementaire :
1.Interdire la confirmation et la reproduction des animaux atteints de maladies à caractère héréditaires.
2.Stériliser les chiens maladies ou porteurs de maladies.
3.Interdire la reproduction des races médicalement dans une impasse (ex. : cavalier King Charles,comme la Norvège), faute de mieux.
4.Compléter le test fonctionnel BREATH par une grille d’appréciation complète et un vrai test diagnostique.
5.Exclure des concours les chiens malades ou porteurs de maladies (comme à l’exposition anglaise Crufts).
6.Limiter la consanguinité (maximum 5 à 6 %, formule de Wright) sauf les rares cas où la consanguinité est favorable au chien.
7.Rendre obligatoires les tests ADN des principales maladies monogéniques (coût modeste : 170 € à faire une fois par l’éleveur dans la vie des chiens).
8.Rendre obligatoire le remplissage complet du site LOF Select par les éleveurs.
9.Ajouter les maladies monogéniques aux vices rédhibitoires à l’achat.
10. Rendre obligatoire une assurance santé pour les races à problèmes.
11. Renforcer les contrôles vétérinaires des élevages.
12. Modifier le standard du bouledogue français, le standard actuel exportant dans le monde entier la souffrance animale.
13. Interdire les publicités et les messages d’influenceurs promouvant les hypertypes.
Rejoignez notre combat : signez la pétition !
Chaque jour, des chiots naissent condamnés à souffrir, uniquement parce qu’ils répondent à un standard de beauté. Cette pratique est intolérable, inutile et évitable.
Nous demandons au Ministère de l’Agriculture et à la société centrale canine de prendre leurs responsabilités en mettant fin à cette dérive.
Ensemble, faisons changer les choses
En signant la pétition, vous demandez :
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Une sélection respectueuse de la santé animale.
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La fin de la complaisance envers des pratiques illégales.
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Un avenir sans souffrance pour les chiens de race.
Merci de votre engagement.