Une population en forte croissance… à cause de l’homme
En France, la population de sangliers a été multipliée par 23 en 50 ans : environ 35 000 individus abattus par an dans les années 1970, contre plus de 800 000 en 2020. Une explosion qui s’explique en grande partie par les activités humaines :
- Changement climatique : des hivers plus doux augmentent la survie des marcassins et accélèrent la reproduction.
- Disparition des prédateurs naturels : loups, ours, lynx ont été décimés par la chasse au XXe siècle.
- Agriculture intensive : les monocultures de maïs, dont les sangliers raffolent, leur offrent un garde-manger quasi illimité.
Mais l’impact majeur vient… des chasseurs eux-mêmes.
Des stratégies cynégétiques qui favorisent la prolifération
Pour garantir la présence de gibier à chasser, certains chasseurs ont :
- Multiplié les lâchers de sangliers depuis les années 1960.
- Limité les tirs sur les laies reproductrices et les mâles dominants.
- Pratiqué l’agrainage (épandage de maïs), qui réduit la mortalité hivernale.
- Valorisé économiquement les territoires riches en sangliers, augmentant le prix des baux de chasse.
Ironie du sort, cette pression de chasse déclenche un mécanisme de compensation biologique : les femelles se reproduisent plus tôt, avec des portées plus nombreuses. Résultat : plus on chasse, plus la population croît !
Un rôle écologique méconnu
Souvent perçu comme nuisible, le sanglier est aussi un véritable allié des forêts :
- Il aère les sols, favorise l’humus et la régénération naturelle.
- Il détruit les larves nuisibles (hannetons, chenilles processionnaires…).
- Il dissémine les graines et spores via ses déplacements.
- Il joue un rôle sanitaire en nettoyant les cadavres d’animaux.
Autrefois surnommé « jardinier de la forêt », le sanglier participe activement au bon état écologique des milieux naturels.
Les demandes d’Animal Cross
Face à cette situation, Animal Cross appelle à des mesures concrètes :
- Interdire les pratiques qui favorisent artificiellement la prolifération, comme l’agrainage.
- Transformer le modèle agricole intensif ou, à défaut, protéger les cultures par des clôtures adaptées.
- Encourager le retour des prédateurs naturels : loups, lynx, ours.
- Développer des zones de Libre Évolution pour laisser les écosystèmes s’autoréguler.
- Reconnaître et valoriser le rôle écologique du sanglier.
Et si on changeait de regard ?
Plutôt que de désigner le sanglier comme bouc émissaire, interrogeons notre modèle de gestion de la nature. En comprenant les véritables causes de sa surpopulation, nous pourrons envisager des solutions justes, équilibrées et respectueuses du vivant.