Animal Cross se réjouit d’une décision historique du Conseil d’État en faveur de la protection du loup en France. Cette victoire juridique majeure, remportée par les associations FERUS et l’ASPAS, et à la genèse de laquelle notre association avec notre expert loup a activement participé, marque un tournant décisif : l’État est désormais clairement tenu de respecter le droit européen en matière de conservation du loup au niveau local, et pas uniquement à l’échelle nationale.

C’est une avancée essentielle pour une espèce encore trop souvent considérée comme sacrifiable.

Le contexte du combat juridique

Animal Cross, aux côtés de trois autres associations, a engagé un recours au fond contre cet arrêté de tirs de défense simple (TDS) en juin 2025.

Parallèlement, le 1er juillet 2025, le Tribunal administratif de Pau avait rejeté le référé suspension initié par FERUS et l’ASPAS. Face à cette décision, ces dernières ont constitué un pourvoi sommaire devant le Conseil d’État, stratégie qui vient de porter ses fruits.

Le conseil d’État tranche : on ne peut pas éliminer le loup localement

Dans sa décision rendue le 12 décembre 2025, le Conseil d’État a annulé un arrêté préfectoral autorisant des tirs de défense dans les Hautes-Pyrénées. En cause : la présence d’un seul loup identifié dans le département, dans une zone où la population lupine est extrêmement fragile.

La plus haute juridiction administrative française rappelle un principe fondamental, issu du droit européen et confirmé par la Cour de Justice de l’Union européenne :
avant d’autoriser la destruction d’un loup, l’État doit démontrer que la conservation de l’espèce est assurée localement.

Autrement dit, il n’est plus juridiquement acceptable de justifier des tirs létaux au motif que la population de loups se porte « bien » au niveau national, lorsque, sur un territoire donné, l’espèce est au bord de la disparition.

Une jurisprudence qui change la donne

Le Conseil d’État a reconnu que la destruction de l’unique loup présent dans les Hautes-Pyrénées aurait pu entraîner des conséquences graves et irréversibles pour la conservation de l’espèce dans cette zone. En ignorant cette réalité locale, le tribunal administratif de Pau avait commis une erreur de droit.

Cette décision, appelée à faire jurisprudence, ouvre la voie à une remise en cause profonde des politiques de tirs systématiques, en particulier dans les zones de recolonisation où le loup est encore extrêmement vulnérable.

C’est une reconnaissance claire : le loup n’est pas un problème à éliminer, mais une espèce protégée, dont la présence doit être rendue possible sur l’ensemble du territoire.

Une victoire collective pour le vivant

Animal Cross tient à saluer ce combat mené par FERUS et l’ASPAS, ainsi que la mobilisation de notre expert loup, qui ont pris le risque de persévérer pour ce recours, et ont su faire valoir le droit, la science et la cohérence écologique face à des décisions politiques souvent dictées par la pression et l’idéologie.

Cette victoire démontre que la coexistence est une obligation légale et morale. Elle rappelle aussi que la protection du vivant peut passer par des recours juridiques.

⚠️ Il s’agit d’une victoire offrant quelques semaines de répit à notre malheureux loup sur Saint-Pé-de-Bigorre seulement, puisque la notion même d’arrêté de TDS est en train de disparaître. Le combat juridique et politique pour la protection du loup reste donc essentiel.

Et maintenant ?

Cette décision ne doit pas rester symbolique. Elle doit être appliquée sur le terrain, par les préfets et par l’État, dans toutes les décisions futures concernant le loup.
Animal Cross restera pleinement mobilisée aux côtés des associations de protection de la faune sauvage pour défendre :
• le respect strict du droit européen,
• la fin des destructions injustifiées,
• et une véritable politique de coexistence, fondée sur la prévention, l’accompagnement et le respect du vivant.