Les armes de chasse sont le moyen le plus aisé utilisé en cas de suicides et de règlements de compte familiaux.
Une solution simple pour sauver chaque année des centaines de vie en France : interdire la détention des armes à feu au domicile, et la remplacer par la détention dans des lieux extérieurs sécurisés (gendarmerie, armureries, ACCA).

Les faits divers fourmillent d’exemples de suicides et homicides par armes de chasse.

  • Drame de Salles (33) : “Le père a tiré sur son fils en premier avant de retourner l’arme contre lui”, en utilisant un fusil de chasse (20/02/2018, journal Sud-Ouest).
  • Gironde : deux corps sans vie retrouvés dans un jardin : “Les deux quinquagénaires gisaient sur le sol, mortellement atteints par un tir de fusil de chasse retrouvé à leurs côtés, à Preignac. Tout laisse à penser à un homicide suivi d’un suicide dans un contexte de séparation difficile.” (18/06/2018, journal Sud-Ouest)
  • Var : “Un homme a tué sa femme samedi à Salernes (Var) avant de retourner son fusil de chasse contre lui”, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Draguignan, Ivan Auriel : ”J’ai tiré sur ma femme, dépêchez-vous avant que je l’achève” avait alerté l’homme (publié le 07/07/2018 dans Var-Matin)
  • L’homme retrouvé mort dans le supermarché qui a pris feu, jeudi 1er février 2018 à Toulouse, était le cogérant de l’établissement. Les enquêteurs privilégient la thèse du suicide : “L’homme pourrait avoir allumé lui-même l’incendie, avant de mettre fin à ses jours avec une arme à feu.” (publié le 2 Fév 18)

On pourrait ainsi faire le tour de France et des journaux de ce pays … Quel est le dénominateur commun de tous ces faits divers ? Les armes de chasse à la maison, à portée de main !  Les armes de chasse sont le moyen facile de (se) donner la mort en cas de suicide et de règlements de compte familiaux. Ces cas sont très différents des règlements de compte ressortant du banditisme qui utilisent des armes interdites, comme des armes de poing.

Un coup de colère, de l’exaspération, un coup de sang… l’irrémédiable est fait avec son lot de drames de part et d’autre du fusil ou de la carabine.

Et dans les trains, on voyage sans problème avec son arme de chasse !

Savez-vous que ce passager,  assis à côté de vous dans ce train paisible, transporte dans ce grand sac une arme de chasse ? Il en a le droit [1].

Notre demande : L’arme de chasse, oui dans la voiture personnelle du détenteur-chasseur, non dans n’importe quel transport collectif. 

Des statistiques élevées

En 2014, le CépiDC (statistique officielle issue de l’Inserm) comptabilisait  1594 décès par armes à feu (1486 hommes et 108 femmes) ainsi répartis :  24 accidents, 89 homicides, 1102 suicides, 379 décès “indéterminés” (1).

Le suicide par arme à feu est la deuxième cause de suicide après la pendaison, toutes armes confondues avec 17% des suicides des hommes et environ de 5%  des suicides des  femmes[3].

Les armes de chasse sont les premières armes utilisées en cas de suicide, les deuxièmes en cas d’homicide, même si la plupart des études ne cherchent pas à différencier le type d’arme.

Le coupable ? La détention des armes de chasse à domicile.

La réglementation ne sécurise pas le lieu de détention de l’arme de chasse.

La réglementation précise que les armes de chasse doivent être, soit gardées dans un coffre-fort, soit démontées [4].
Pour information, il faut à une personne habituée quelques dizaines de secondes tout au plus pour remonter une arme démontée.« Les munitions doivent être conservées séparément dans des conditions interdisant l’accès libre. » Rien ne dit qu’on ne peut pas stocker les munitions dans l’armoire d’à côté…

A notre connaissance, il n’existe pas de sanction concernant le non-respect de cette règlementation. De toutes manières, faire vérifier par les policiers et les gendarmes le mode de détention des armes au domicile parait impossible.

Notre demande :  l’interdiction pure et simple des armes de chasse au domicile !

Où conserver les armes si elles ne sont pas détenues au domicile  ? Chez les gendarmes, les armuriers, les mairies ou bien même,  à tout Seigneur tout honneur au sein de l’Association Communale de Chasse (ACCA) qui  aurait un local dédié. Et pourquoi ne pas joindre aussi un carnet à souches pour la traçabilité et un alcootest certifiant de la sobriété du futur tireur ?

En tout cas, nous en sommes persuadés, tout est à inventer, plutôt que d’accepter n’inexistence de ce contrôle.

La conservation dans un lieu central sauverait des centaines de vie par an en France.

L’exemple du Japon : moins il existe d’armes en circulation, moins il y a de morts par arme à feu

Le Japon est sans nul doute le pays le plus sécurisant du monde. La criminalité y est proche du zéro absolu et les meurtres par armes à feu sont pratiquement inexistants. Ceci n’est pas le fruit du hasard, mais d’une politique visiblement efficace menée depuis plus de 300 ansEn effet, en 2014, le nombre de personnes mortes par balle s’élevait à 6 dans l’Archipel lorsqu’on en déplorait 33 599 au pays de l’Oncle Sam dans le même temps. Un contraste saisissant qui nait d’une culture des armes différente mais surtout d’une législation extrêmement stricte.”[5]

Pour le procureur de Picardie, le problème, ce sont les armes de chasse (2008)

Laissons le mot de la fin au journal Le Courrier Picard, dans un article  de 2008, qui  résume bien le problème : « Une nouvelle dispute familiale s’est terminée dans le sang, ce week-end dans le Vimeu (80). Comme souvent dans la région, c’est un fusil de chasse qui a servi au crime. Les deux premières victimes d’un fusil de chasse cette année, mais il y en aura sans doute d’autres.

Ce week-end, à Cerisy-Buleux, dans le Vimeu, la Picardie a enregistré son premier meurtre de l’année 2009, suivi d’un suicide, par fusil de chasse. Son premier drame, mais certainement pas le dernier. En 2008, huit picards ont été tués, toujours par un proche, sous les plombs d’un fusil de chasse. Et ce chiffre, non officiel, ne prend en compte ni les suicides, ni les forcenés retranchés chez eux, ni même les « simples » menaces avec arme. La tradition de la chasse, particulièrement présente en Picardie maritime, et la présence de nombreuses armes dans les foyers picards, est parfois vécue comme « une crainte, voire un danger ».

Cette « crainte », ce « danger », le procureur de la république d’Abbeville Éric Fouard, la connaît bien. « Ici, (NDLR : en Picardie maritime), tout le monde est chasseur et a donc un fusil à la maison. L’essentiel des problèmes avec armes à feu que nous connaissons, le sont donc avec des fusils de chasse, pas avec des armes de défense», rapporte le procureur. »

 

[1] art 77.1 du décret du 22 mars 1942 – exploitation des voies ferrées

(2)lesechos.fr/17/01/2016

[3] Observatoire national du suicide,, 3ème et 2ème rapport

[4] Article R314-4 du Code de la sécurité intérieure

[5] http://japanization.org/pourquoi-les-crimes-par-armes-a-feu-sont-inexistants-au-japon/

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