Le rapport annuel du réseau Ours brun (ROB) vient de sortir. Sur l’ensemble des Pyrénées françaises, toutes méthodes de suivi confondues, 1977 indices ont été collectés et vérifiés.

Si la proportion des indices collectés est relativement similaire à 2019 et 2018, on constate toutefois une baisse importante des pistes/empreintes, très probablement liée au confinement de ce printemps. En effet, la majorité des empreintes sont généralement trouvées, dans la neige, à la sortie de l’hiver.

Typologie des indices de présence d’ours « confirmés » en 2020.

Typologie des indices de présence d’ours « confirmés » en 2020.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malgré tout, quelques pistes ont pu par exemple être observées à la longue vue depuis le balcon d’une maison.

Piste d’ours, caractéristique dans la neige, menant à l’observation directe de l’ours mâle adulte Goiat. Photo extraite d’une vidéo réalisée par un membre du ROB depuis son balcon à Loudenvielle (65), à près de 6 kilomètres de distance, le 04 avril 2020 pendant le confinement.

Piste d’ours, caractéristique dans la neige, menant à l’observation directe de l’ours mâle adulte Goiat. Photo extraite d’une vidéo réalisée par un membre du ROB depuis son balcon à Loudenvielle (65), à près de 6 kilomètres de distance, le 04 avril 2020 pendant le confinement.

Une continuité de population d’ours de 272 km, depuis la Navarre  jusqu’au Pyrénées orientales.

L’aire de répartition des ours dans les Pyrénées est d’environ 8200 km2, avec une diminution de 2200 km2 vs 2019, due au moindre déplacement de Goiat.
La connexion est particulièrement active en 2020 entre les Pyrénées occidentales et centrales, liée au mouvement de 3 mâles (Néré, Cannellito et Rodri). Il y a maintenant une continuité de population de 272 km, depuis la Navarre  jusqu’au Pyrénées orientales.

64 ours, 16 oursons présents en 2020 dans les Pyrénées

En 2020, le typage génétique a permis de distinguer 45 ours par les analyses françaises et 27 par les analyses espagnoles. Après consolidation des données,  l’EMD (effectif minimum détecté) 2020 est estimé à 64 ours. 12 individus ont été détectés exclusivement en Espagne.
On comptait en 2019 58 ours (effectif corrigé a posteriori suite à la découverte de nouveaux indices en 2020).

La répartition male/femelle est équilibrée, avec 29 mâles et 29 femelles (rapport calculé sur 58 individus de sexe connu) 23 femelles et 12 mâles sont actuellement en âge de se reproduire.
En 2020, 9 portées et 16 oursons ont été détectés.
Le taux d’accroissement moyen annuel de la population pyrénéenne, entre 2006 et 2019, est estimé à 10,96%.

Malgré l’évolution positive, ces 64 ours ne constituent toujours pas une population viable. Pour atteindre ce statut, qui est à la fois l’objectif des associations de protection de l’ours et l’obligation de l’État, il est nécessaire d’atteindre un effectif de 50 ours participant à la reproduction, et avec une bonne diversité génétique, comme annoncé dans le Plan Ours 2018-2028.

Nous réitérons la demande à l’état de remplacer les 3 ours tués en 2020.

A savoir

7 des 64 ours détectés en 2020 sont considérés comme morts :
4 oursons de l’année ont disparu dans l’été
3 ours adultes ont été retrouvés morts de cause humaine (un ours mort par balles en Ariège) ;

636 victimes sur le cheptel domestique en 2020

En France en 2020, le nombre d’attaques d’ours sur le cheptel domestique a continué d’augmenter mais beaucoup moins fortement qu’entre 2017 et 2018 (absence de dérochement massif).

Bilan 2020, dans les Pyrénées françaises, des attaques et des dégâts d’ours sur cheptel domestique (animaux morts et blessés) et sur ruches pour lesquels la responsabilité de l’ours est non écartée. Aucune attaque sur cheptel domestique ou sur rucher n’a été détectée dans les départements 11, 64 et 66 en 2020. Source : DREAL/DDT(M)

En Espagne en 2020, 48 attaques ont été recensées, essentiellement avant la transhumance. Une différence qui s’explique simplement par la différence de protection des troupeaux. En Espagne, tous les troupeaux sont protégés avec berger, regroupement nocturne en parc et chiens de protection pendant l’été.

Les effarouchements des ours, expérimentés cette année, ne sont donc pas la solution. Au contraire, la protection des troupeaux, demandée par les associations depuis de nombreuses années a prouvé son efficacité.

Source : Rapport annuel du réseau ours brun 

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