Le foyer de brucellose bovine qui sévit au sein de la population de bouquetins du massif du Bargy depuis une décennie continue à faire parler de lui ! Nous avons gagné l’an dernier un recours en référé et grâce à cette victoire, les tirs indiscriminés des bouquetins sont désormais suspendus jusqu’à nouvel ordre. Cependant, la capture et l’euthanasie des bouquetins séropositifs est toujours autorisée sous couvert de gestion sanitaire du foyer. Cependant, cette année, nous souhaitons aller plus loin dans la réflexion et proposer une autre approche.

Pour ce faire, répondez avant le 4 mai à cette consultation publique ouverte pour sauver les bouquetins du Bargy suite la publication d’un projet d’arrêté qui autorise cette capture et euthanasie de bouquetins séropositifs (https://www.haute-savoie.gouv.fr/Publications/Actions-participatives/Droit-a-l-information-sur-l-environnement/4-consultations-en-cours).

 

Comment?

Envoyer votre mail à l’adresse suivante: ddt-consultations-publiques@haute-savoie.gouv.fr avec pour l’objet suivant: “Non au projet d’arrêté autorisant sur l’ensemble du massif du Bargy la capture et l’euthanasie de bouquetins (capra ibex) séropositifs

Voici l’argumentaire proposé qu’il faut légèrement adapter pour éviter les doublons qui ne sont pas pris en compte lors de la synthèse:

Je salue le progrès apporté par cet arrêté qui exclut désormais les tirs indiscriminés, à la suite du recours en référé qui a donné raison à l’association Animal Cross en décembre 2020.

Cependant, je m’oppose à cet arrêté qui autorise encore la capture et l’euthanasie des animaux séropositifs pour les raisons suivantes :

  • Certains de ces animaux seront euthanasiés alors qu’ils ne sont pas contagieux, ni même ne souffrent ; la gestion sélective va donc potentiellement mettre fin à la vie de bouquetins qui ne risquent aucunement de propager la brucellose bovine.
  • Changeant de paradigme, je souhaite que soit mise en œuvre une tout autre stratégie, qui éviterait de sacrifier des bouquetins indemnes, stratégie qui ne ciblerait plus la source (les bouquetins) mais la cible à protéger (les troupeaux domestiques) et qui s’articule autour des axes suivants :

o   Pour les quelques élevages proches des zones fréquentées par les bouquetins, réaliser des contrôles périodiques sur les troupeaux domestiques, ainsi que sur le lait et les fromages au lait cru produits (seuls produits à risque). Un contrôle positif, cas très improbable comme indiqués par les rapports successifs de l’ANSES, conduirait à l’indemnisation de l’éleveur pour ses animaux et la production perdue de lait et de fromage

o   Appliquer une ségrégation spatiale entre animaux domestiques et faune sauvage pour éviter les contaminations rares inter-espèces, ce qui a été maintes fois recommandé par l’ANSES

o   En parallèle, suivi des bouquetins par des observations visuelles de séquelles, mais aussi par des tests indirects, c’est-à-dire de séropositivité pour évaluer l’impact de l’absence d’abattage sur la prévalence au fil des ans

o   Demande d’une nouvelle étude de l’ANSES sur la stratégie vaccinale : en effet, avec cette nouvelle option se concentrant sur la cible, l’étude vaccinale qui concerne les bouquetins sera séparée de la gestion de la crise sanitaire au niveau des élevages. Dès lors, des tests de vaccination peuvent être mis en place afin d’en étudier l’impact sur la santé de la population de bouquetins. Ajoutée à cela, la ségrégation spatiale évitera tout risque (déjà considéré comme négligeable) de contamination d’animaux domestiques.

Cette solution n’apparaît pas plus coûteuse pour l’Etat que ce qui est actuellement pratiqué, et évite la mobilisation massive sur un terrain difficile d’accès d’agents qui comporte des risques, ainsi que le transport très onéreux et complexe des carcasses des animaux abattus.

A vous de jouer !

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