Communiqué de presse

 

Un arrêté du 16 mars 2012 assouplit encore les conditions de mise en oeuvre des « tirs de défense » (destinés à tuer un loup). Cet arrêté autorise la réalisation de tirs pour des troupeaux situés « à proximité d’un troupeau ayant subi une attaque ». De plus, l’Etat évoque à nouveau dans cet arrêté la notion de « troupeau reconnu comme ne pouvant être protégé », permettant dans certaines zones le tir de loups en cas d’attaque sur des troupeaux laissés sans protection.

Animal Cross, l’ASPAS, FERUS, la LPO PACA et la SFEPM s’insurgent contre le choix de l’Etat d’autoriser des « tirs de défense » pour des troupeaux n’ayant pas subi d’attaque, mais étant seulement voisins d’un troupeau attaqué, même si celui-ci n’est pas protégé. De plus, Animal Cross, l’ASPAS, FERUS, la LPO PACA et la SFEPM demandent à l’Etat de préciser ce qu’il entend par « troupeau reconnu comme ne pouvant être protégé », et considèrent que l’application de cette notion peut constituer une atteinte grave à la conservation du loup en France.

L’arrêté du 16 mars 2012 « relatif à la territorialisation des tirs de défense et modifiant l’arrêté du 9 mai 2011 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus) » prévoit en effet la procédure suivante : dans des zones appelées « unités d’action » et délimitées par le préfet, les « tirs de défense » peuvent intervenir si « des mesures de protection sont mises en place » ou si « le troupeau est reconnu comme ne pouvant être protégé », et enfin si, malgré la mise en place d’effarouchement, « une attaque a été constatée sur ce troupeau, ou sur un troupeau situé à proximité depuis le 1er mai de l’année n – 1 ».

L’Etat français semble donc autoriser la destruction de loups si des attaques sont constatées non seulement sur des troupeaux non parqués, non gardés, sans surveillance ni chiens patous, mais aussi si des attaques sont constatées sur un autre troupeau situé à proximité. Animal Cross, l’ASPAS, FERUS, la LPO PACA et la SFEPM dénoncent l’aberration et la gravité de telles mesures, à la fois inefficaces sur le plan pastoral et dangereuses pour la conservation du loup.

Inefficaces sur le plan pastoral, parce que les troupeaux non protégés continueront à subir des attaques. Dangereuses pour la conservation du loup, parce que ces troupeaux domestiques non protégés, donc potentiellement attractifs pour un prédateur naturel, peuvent constituer de véritables « aspirateurs à loups », les exposant ainsi à la destruction autorisée.

Le loup gris (Canis lupus) est un prédateur naturel qui se nourrit très majoritairement en France d’ongulés sauvages (chevreuils, chamois, cerfs). La conservation du loup, comme celle de n’importe quelle espèce vulnérable dont les effectifs restent très faibles, ne peut être remise en cause au motif du refus obstiné de modifier certaines pratiques de gestion pastorale inadaptées.

Le loup reste officiellement inscrit sur la liste des espèces protégées en France. Mais force est de constater qu’année après année, il devient de plus en plus facile d’avoir le droit de tuer un loup. Animal Cross, l’ASPAS, FERUS, la LPO PACA et la SFEPM déplorent que l’Etat français défasse peu à peu et de façon inquiétante le statut de protection du loup, sans cohérence aucune avec les enjeux écologiques et pastoraux.

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