Les associations membres de la coordination Cap ours ne participeront pas au simulacre « d’échange et de partage » sur l’ours et le pastoralisme ce jeudi 24 octobre à la Préfecture de Toulouse.

N’ayant d’autre option en l’absence de dialogue possible, nous portons devant le Conseil d’Etat et les tribunaux administratifs compétents les principales mesures de la feuille de route « Pastoralisme et ours » de l’Etat, notamment l’effarouchement systématique des ours et la surindemnisation, y compris quand l’ours n’est pas en cause, du bétail trouvé mort.

En 2019, l’Etat a cru devoir expérimenter ces « solutions » exigées par les opposants à l’ours.
L’été qui vient de passer a montré, comme nous l’avions annoncé, que ces mesures ne sont ni pertinentes, ni efficaces, en plus d’être de notre point de vue illégales.
Le seul effet notoire du terrain cédé aux opposants les plus radicaux a été d’en décomplexer le discours : ils réclament maintenant rien de moins que le droit d’éliminer eux-mêmes les ours… !

Le bilan est donc désastreux (voir note détaillée ci-jointe) : les troupeaux ne sont pas mieux protégés et l’acceptation de l’ours s’est dégradée, le tout au prix de risques inconsidérés pour la sécurité des ours dont seul le bilan du suivi 2019 permettra d’évaluer les conséquences.

Attachés à un pastoralisme vivant, nous restons disponibles pour un vrai dialogue.
Rappelant que la restauration d’une population viable d’ours est un cadre légal non négociable, nous contesterons par tous les moyens légaux toute mesure qui oppose activité humaine et protection de la biodiversité.

Il n’y a pas d’autre voie que d’organiser ensemble, comme cela se fait partout ailleurs, une cohabitation responsable et aussi apaisée que possible.

 

Une délégation Cap Ours sera présente devant la Préfecture de Toulouse cet après-midi dès 15H afin de répondre à vos questions.

Pour nous joindre :  Pays de l’Ours : 06 13 59 29 76 / FIEP : 06 52 66 10 64  /  Ferus : 06 46 62 19 47

 

Les associations membres de CAP Ours : Altaïr Nature, Animal Cross, Association Nature Comminges (ANC), Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), Comité Écologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco- Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature Environnement Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi- Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées), Nature en Occitanie, Pays de l’Ours-Adet (Association pour le Développement Durable des Pyrénées), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest – Pyrénées-Atlantiques (SEPANSO 64), Société nationale de protection de la Nature (SNPN), Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, WWF France.

CAP – Ours  Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours

Pyrénées, Pays des Hommes, Pays des Ours

Le 24 octobre 2019

 

Bilan synthétique de la feuille de route « Pastoralisme et ours » – 2019

 

  • La diffusion des localisations et des indices d’ours, parfois « en temps réel », n’a rien apporté en matière de protection des troupeaux et de diminution de déclarations de dommages.

Elle n’a pas non plus diminué la défiance des éleveurs.

Elle les a au contraire incités à déclarer les bêtes mortes de causes diverses dans un rayon de plusieurs kilomètres autour de la localisation pour réclamer des indemnisations.
La publication des localisations des ours auprès de personnes dont certaines n’ont pas fait mystère de leur volonté de les abattre génère par ailleurs un risque pour la sécurité des animaux dont l’Etat prend la responsabilité.

 

  • Les autorisations d’effarouchement, en dehors du protocole ours à problème, n’ont pas permis de diminuer les demandes d’expertise.

Elles n’ont diminué en rien le mécontentement des éleveurs qui refusent de protéger leurs troupeaux et dont le seul but est de se débarrasser de l’ours.

Ces opérations génèrent un risque évident de dérapage et organisent inutilement une confrontation homme – animal potentiellement dangereuse pour l’un comme pour l’autre.

 

  • Les nouvelles dispositions d’indemnisation (AM du 9/07/2019) sont démagogiques.

L’Etat semble avoir perdu la mesure d’une action juste et équilibrée, devant favoriser une acceptation de l’ours, et au moins ne pas en aggraver le rejet.

La nouvelle règle prévoit d’indemniser toute bête morte pour laquelle on ne peut écarter la responsabilité de l’ours. C’est évidemment le cas général, mais cela ne fait pas de l’ours le responsable pour autant. L’Etat créé lui-même une confusion aussi inutile que néfaste.

L’ancien système, basé sur le bénéfice du doute en faveur de l’éleveur, qui était déjà bienveillant et souvent détourné, est ainsi remplacé par une présomption de culpabilité automatique de l’ours, au mépris de la réalité biologique du comportement de l’espèce.

Cela a entraîné dès ce premier été des dérives et des abus dans les attributions de pertes, incitant les éleveurs à ne pas protéger les troupeaux, et à déclarer « à l’ours » toute bête morte en estive.

De ce fait, on assiste à une explosion du nombre de dossiers de demandes d’indemnisation que les opposants s’empressent de présenter comme des dégâts d’ours … !

Evidemment, cela se retourne injustement contre l’ours, et ce n’est probablement que le début si ce système n’est pas rapidement corrigé.

Tous les acteurs du dossier savent pourtant qu’une protection efficace des troupeaux repose sur le triptyque Berger compétent – regroupement nocturne du troupeau – Chiens de protection sélectionnés, éduqués, et en nombre suffisant.

Il a fait ses preuves partout où il est mis en œuvre ; dans toutes les montagnes du Monde, et même dans les Pyrénées !

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