COMMUNIQUE DE PRESSE d’ANIMAL CROSS

Le 9 avril 2010, les agents de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) devaient se rendre sur une exploitation agricole située au lieudit Le Lachat, sur la commune des Clefs (74230). Alertés par un riverain qui se plaignait de l’odeur pestilentielle qui se dégageait de ladite exploitation, les agents de la DDPP découvraient dans l’étable les cadavres en décomposition de 18 bovins et d’un veau, soit la totalité du cheptel.

L’enquête judiciaire a permis de relever un manque de nourriture et de soins à l’origine de cette mortalité. L’agriculteur aurait délaissé ses bovins durant plusieurs semaines, ce que confirme l’état d’avancement de la décomposition de certains cadavres. Pourtant, selon nos informations, la grange était pleine de foin, en quantité suffisante pour nourrir toutes les bêtes. Pour le Docteur vétérinaire Jean-Pierre KIEFFER, président de l’association OABA qui s’est porté partie civile, un tel comportement est incompréhensible et inexcusable : « Enfermées et privées d’aliments, ses vaches n’avaient aucune chance de survivre. Comment cet exploitant agricole a-t-il pu laisser mourir ses bêtes après une longue et atroce agonie alors qu’il habite à quelques mètres de leur étable ? Comment pouvait-il supporter les meuglements de détresse des animaux puis l’odeur de putréfaction qui s’en dégageait ? »
Autant de questions qui ne manqueront pas d’être posées à cet exploitant, convoqué le 25 mars prochain devant le tribunal correctionnel d’Annecy (audience à 8h30). Il devra y répondre de sévices sur animaux, un délit passible de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, outre la peine complémentaire d’interdiction à titre définitif de détenir un animal. Une peine qu’Animal Cross espère voir requise par le ministère public.
Au-delà de la faute individuelle, il faudra s’interroger sur la défaillance du système de contrôle pour qu’une telle situation ne se renouvelle pas. En effet, la DDPP connaissait au moins depuis le mois de décembre 2009 la situation difficile de cet élevage mais cela n’a pas empêché l’issue fatale. Pour que telles tragédies n’aient plus lieu dans l’avenir, notre association demande que toutes les parties prenantes (DDPP, associations syndicales agricoles, MSA à travers le service Regain d’Espoir, mairies, associations de protection animale) mettent en place une procédure d’alerte et d’action obligatoires coordonnées par le préfet dans des cas similaires. Le législateur a prévu à cet effet un Conseil départemental de la santé et de la protection animale (CDSPA), composé de toutes les parties prenantes, réuni sous l’autorité du préfet. Ce comité peut intervenir efficacement s’il a connaissance de ce genre de cas. A notre connaissance, ce comité n’a pas été réuni depuis juillet 2003 en Haute-Savoie. Il est temps de changer !
Notre association se tiendra à disposition des journalistes devant le tribunal d’Annecy vendredi matin.

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