Il y a quelques mois la vue d’un chien vivant servant d’appât dans la pêche au requin a fait le tour d’internet : c’était devenu une nouvelle pratique de pêche.

Si cette photo a horrifié, ce type de pêche est en fait bien implantée sous une autre forme, la « pêche au vif » dont l’ouverture funeste vient d’avoir lieu, une fois encore, dans notre pays.

Dans les lacs et rivières, les poissons dits carnassiers – truites, sandres, brochets, silures, etc. – se nourrissent de poissons. L’idée est donc venue aux humains de pêcher les plus gros poissons à l’aide d’autres poissons vivants empalés au bout d’un hameçon.

Sous le terme aussi savant que sadique d’« eschage », les pêcheurs au vif détaillent les différentes manières d’accrocher le « vif » à l’hameçon. Escher les vifs par le nez « pour qu’ils frétillent plus », « transpercer la nageoire dorsale du vif ». Le montage dit « tricheur » consiste en un hameçon simple piqué dans le nez du vif, et un hameçon triple piqué dans le dos, derrière la nageoire dorsale qui « risque de déchirement du vif sur un lancer très appuyé » (sic), etc.

Ainsi chevesnes, gardons, goujons, tanches, et de nombreux poissons pouvant mesurer jusqu’à 30 cm, n’ont plus d’autres raisons d’être que de se faire torturer au bout d’un hameçon.

La pêche traditionnelle visait à permettre de manger. La pêche au vif n’est qu’une chasse au trophée stupide pour des contemporains en mal de sensation.

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