Réensauvager son jardin est une aventure pleine de surprises. Il s’agit de créer les bonnes conditions pour que la nature reprenne son cours. Comment ? En laissant des espaces de nature sauvage tranquilles, sans intervention humaine. “Laisser le milieu se développer selon ses lois intimes, sans l’exploiter, l’aménager, ni le conduire.(…) Laisser l’évolution et les dynamiques écologiques faire leur travail têtu et serein de résilience, de vivification, de circulation de l’énergie, de création de formes de vie.” explique encore Jean-Baptiste Morizot (Raviver les braises du vivant – Baptiste Morizot Actes Sud/Wildproject – 2020). 

 Faites du bien à la nature, ressourcez-vous, lancez-vous !

étapes pour réensauvager mon jardin

1. Je dédie 1/5ème de mon jardin à la nature sauvage

Qu’il s’agisse d’un jardin de ville très maîtrisé, d’un lopin de terre, d’un bois, d’un fourré d’épines et de ronces ou d’un champ, tout convient ! La première chose qu’il faut faire est…. de ne rien faire ! J’observe et je laisse filer le temps…

2. Je bannis les produits toxiques.

J’abandonne les poisons dans mon jardin. Adieu pesticides, herbicides, fongicides, peintures toxiques, etc. ! On mise sur un jardin sain puisqu’une des principales raisons de déclin des insectes est l’utilisation de ces produits toxiques en agriculture mais aussi dans nos jardins.

3. J'apprends à aimer le desordre.

Faire propre, nettoyer la nature. C’est ce que l’on fait le plus souvent au jardin. Et c’est pourtant exactement l’inverse de ce qu’il faut faire ! La broussaille naturelle est en réalité faite de complexités écologiques qui permettent à de nombreux animaux, dont les insectes et notamment les pollinisateurs, de vivre.

4. Je favorise la décomposition.

C’est une étape majeure du cycle naturel. Une importante couche d’humus sur le sol est synonyme de bonne santé.
Je laisse les feuilles mortes en place, j’installe une zone de compost à même le sol et je laisse se décomposer un tas de bois mort. Les espèces saproxyliques seront comblées.

5. Je ne creuse plus.

Les vers de terre s’en chargent parfaitement. Creuser par soi-même perturbe l’équilibre des habitants du sol. Ajoutons qu’une terre foisonnante de ces animaux est une terre fertile.

6. Je ne tonds et ne taille plus.

1/5ème de mon jardin est désormais libre de pousser à sa guise. Une mosaïque d’habitats permet à de nombreux animaux de trouver refuges et ressources adéquats. Laisser pousser les fleurs et autres plantes offre une diversité importante.

7. J’installe un point d’eau.

Etangs, mares, et même simples points d’eau permettent aux oiseaux et batraciens se subvenir à leurs besoins. L’idéal est d’avoir une partie moins profonde afin de faciliter l’accès aux petits animaux et d’éviter les noyades. A minima, je dispose des coupelles d’eau dont je vérifie le remplissage régulièrement.

8. Je m’inspire du comportement du sauvage.

Chaque espèce animale a ses plantes et ses milieux de prédilection. A moi de les favoriser. Planter ne fait pas partie de la libre évolution à proprement parler, mais dans ce projet, un coup de pouce, basé sur des espèces locales uniquement, peut être le bienvenu si mon jardin est un peu vide…

9. J’admire l’œuvre de la nature.

La contemplation de la beauté naturelle est à nouveau possible, et sans aller très loin ! Je fais en sorte que ma démarche de réensauvagement soit durable, car plus longtemps la nature s’installe, plus elle foisonne de vie ! 

10. Je passe le mot et JE créE des connectivités.

Je parle à mes voisins de ce qu’ils font et de ce que je veux faire. J’échange avec eux pour savoir s’ils partagent mes ambitions de ré-ensauvagement ou s’ils peuvent le faire avec un peu d’encouragement. Je réfléchis à certains détails. Par exemple, puis-je relier certaines parcelles sauvages entre elles ?  Si je suis en bordure d’un site protégé, puis-je contribuer à créer un espace plus vaste pour la faune sauvage ?

La taille des espaces sauvages et la connectivité entre eux sont cruciaux dans la nature. En reliant des zones de ré-ensauvagement, je donne aux animaux sauvages des meilleures chances de se développer. Et puis c’est bon pour nous ! Entre voisins, nous pouvons nous entraider tout en soutenant la reconstruction des écosystèmes. Plus la zone que je ré-ensauvage est grande, moins la gestion est nécessaire et plus je peux me détendre et laisser les processus naturels se dérouler.

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