Grande mobilisation inter-associative
contre la chasse aux loups
Lyon, 16 janvier 2016

Avec la présence de Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, Allain Bougrain-Dubourg,
président de la LPO France, Yves Paccalet, philosophe et vice-président de Ferus et
Fabrice Nicolino, journaliste à Charlie Hebdo et grand défenseur du loup.

Alors que pour la première fois la population de loup en France a baissé en 2015, cédant aux pressions des
lobbies agricoles et de la chasse, les pouvoirs publics ont augmenté le maximum de loups pouvant être
abattus de 50 % : 24 loups en 2014-2015 contre 36 loups en 2015-2016.
Ce plafond maximum est devenu un quota à atteindre absolument pour l’Etat français qui a déployé les
grands moyens :
– Autorisation de tirer le loup par les chasseurs lors de leurs parties de chasse au grand gibier
– Arrêtés préfectoraux autorisant l’ensemble des chasseurs d’un département à abattre des loups
– Carabines à vision nocturne
– Caméras thermiques
– Tirs de défense dans le parc national des Cévennes
– Tirs de nuit aux phares, pratique interdite pour les espèces gibier.
Rappelons que le loup est une espèce protégée aux niveaux français et européen !
Depuis le 2 juillet 2015, 34 loups ont déjà été abattus et donc décomptés du plafond. De plus, d’après nos
sources, l’Etat a en projet un nouvel arrêté visant à augmenter dans les jours qui viennent ce plafond de
loups pouvant être abattus.
Les tirs de loups, qui ne doivent être que la solution de dernier recours, sont devenus la priorité au lieu
d’étendre la protection des troupeaux ; pourtant ces tirs déstructurent les meutes, ce qui augmente les dégâts
aux troupeaux !
Le retour du loup est une chance pour tous les pays qui l’accueillent à nouveau. Il est l’allié incontournable
des forestiers (deuxième activité économique en zone de montagne) qui trouvent là un moyen de diminuer les
dégâts des cerfs, chevreuils, sangliers ou chamois. C’est également un atout pour le tourisme (première activité
économique en zone de montagne) en développant un éco-tourisme permettant aux professionnels installés sur
place de travailler toute l’année. Le tourisme axé sur le loup en Espagne et en Italie a déjà fait ses preuves.
Mais en France, le loup, comme toutes les activités que sa présence pourrait dynamiser, est « géré » sous
pression politique au nom de la soi-disant protection du pastoralisme ovin. La présence du loup, contrairement
à ce que l’on peut voir dans tous les autres pays, serait incompatible avec cette activité ! Ils sont pourtant bien plus
nombreux en Italie (1000 à 1500) ou en Espagne (2500).
Alors que le gouvernement français dit se montrer exemplaire à l’occasion de la COP 21, il sacrifie la biodiversité
pour satisfaire les pressions des syndicats agricoles et des chasseurs. Après les bouquetins du massif du
Bargy (74), les pinsons des Landes et les oies de février, le loup paie un lourd tribut à des calculs électoralistes
à court terme. Le gouvernement actuel veut-il continuer à se mettre à dos la communauté scientifique, les
naturalistes et les protecteurs des animaux avant les prochaines élections ? Pense-t-il que la minorité d’éleveurs
qui commettent de plus en plus d’exactions (séquestrations, saccages, intimidations, violations de la loi, etc.)
lui seront reconnaissants de rester impunis ? N’a-t-il pas entendu les appels « à faire battre ses candidats » de
nombreuses fédérations de chasseurs, avec des réussites notables dans plusieurs régions ?
Le loup reste en France une espèce vulnérable, aux effectifs en baisse (estimation moyenne de 282 loups
début 2015 contre 301 début 2014). Plus de la moitié de l’aire de répartition de l’espèce présente des densités
faibles voire seulement des individus isolés. Un seul noyau de population reproducteur est présent en France
(Alpes) et ce n’est pas normal, plus de 20 ans après le retour de l’espèce. Tant que l’existence de plusieurs
noyaux de reproduction n’est pas atteint, on peut considérer que l’état de conservation du loup n’est pas favorable
et que l’augmentation des autorisations de tirs n’est pas conforme aux réglementations européennes.
Pour dénoncer cet état de fait, plus d’une trentaine d’associations et de collectifs de protection de la
nature manifesteront samedi 16 janvier, Place Bellecour, à Lyon, et se rendront à la préfecture de région
où le dossier loup est administrativement géré pour l’ensemble du pays.
Par ailleurs, la pétition du collectif CAP-Loup pour le loup (www.cap-loup.fr) a recueilli plus de 105 000 signatures.

Voir l’ensemble du dossier de presse :

 dossier de presse manif lyon 16 janvier 2016 pour diffusion

 

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