Avril 2014 : la Sacpa organise à la demande de la Spa de Paris le transport de 38 chiens de la Spa de Tarbes à la banlieue parisienne. Partis à 11h, le chauffeur découvre au début d’après-midi 24 chiens morts dans le camion. Il apparait lors de l’enquête que la Sacpa avait loué un vulgaire camion de déménagement  de 20 m2, non aéré. Les chiens sont morts de chaud. On apprend aussi que lors du départ des animaux, les services de l’Etat (DDPP) comme le demandeur du transport, la Spa de Paris, n’ont rien vu à redire au chargement en dépit des remarques des bénévoles sur place.

Le procès s’est tenu à Marmande lundi 3 octobre. Animal Cross était partie civil au côté de l’Antac, de la Spa de Tarbes et de la Spa de Paris.

Il apparait clairement lors de l’audience que la Sacpa avait prévu de ne pas alimenter ni abreuver un grand nombre de chiens pendant le transport (10 h au minimum) car le chauffeur, seul dans son camion, ne pouvait pas accéder aux cages (kennels) des chiens au fond et au milieu du camion. Et que le chauffeur n’a pas actionné le haillon qui aurait permis d’aérer le camion. Mais ces délits n’ont pas été poursuivis car le Parquet a trop temporisé avant d’instruire le dossier, ce qui a entrainé leur prescription. Pour 24 chiens morts, ces spécialistes de la justice n’ont pas bougé à temps. A partir de combien de cadavres vont-ils commencer à faire le travail pour lequel les contribuables les payent ? Le retard est-il intentionnel pour permettre à la Sacpa de s’en tirer à bon compte ? Nul ne le saura.

Les délits retenus par la Parquet se réduisent à « transports sans agrément ni autorisation ». L’agrément de la Sacpa valant pour les trajets de moins de 8h, et encore avec un véhicule adapté. Le procès met à mal la soi-disant expertise de la Sacpa puisque cette société, qui se prétend experte en fourrière, avait l’habitude de louer ce type camion de location pour les longs transports de chiens dans toute la France, ce qu’admet son président. Nous rappelons qu’au-delà de 8 h les transports d’animaux de rente doivent utiliser des camions spéciaux, spécialement ventilés, avec accès à l’eau pour les animaux, mais la Sacpa semble ignorer ce mode de transport.

7500 euros d’amende pour la SACPA et 2 mois de prison avec sursis pour le chauffeur

Jean-François Fonteneau, représentant de la Sacpa, a été condamné à 7 500 euros d’ amende, dont 2 500 avec sursis, pour transport d’ animaux à but lucratif, sans agrément et sans autorisation.

Le chauffeur du camion a, pour sa part, écopé de deux mois de prison avec sursis.
 

Le directeur de la SACPA regrette en premier le problème d’image pour sa société !

L’assistance découvre aussi la Sacpa telle qu’en elle-même. Son président M. Fonteneau regrette à peine la mort des animaux mais souligne plusieurs fois le tort que cette affaire cause à l’image de son entreprise . Entreprise dont il vante les mérites : « nous exerçons des missions régaliennes » (= la fourrière !), « nous avons voulu rendre service à la Spa de Paris avec ce transport », « nous avons sauvé des centaines d’animaux ».

Un service un peu cher payé puisque le camion a été loué 400 € HT et le devis prévoyait une  facture de 2937 € HT, les cages achetées pour l’occasion étant comptablement amorties sur plusieurs années. Pour la Sacpa il n’y a en effet pas de petit profit. En 2012, dernier bilan publié, le bénéfice avant impôt de cette société était de 466 k€ (siret 353 554 546), ce qui en fait une société extrêmement profitable avec un bénéfice supérieur à 10% de son chiffre d’affaires.

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