Exprimez votre avis avant le 20 mai 2025 sur le site de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, en adressant un email à ddpp@pyrenees-atlantiques.gouv.fr

Lien vers la consultation : https://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr/Publications/Consultation-du-public/Projet-d-arrete-prefectoral-capture-de-blaireaux-surveillance-de-la-tuberculose-bovine

Du 29 avril au 20 mai 2025, une consultation publique est ouverte sur un projet d’arrêté préfectoral qui autoriserait des chasses particulières de blaireaux dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Ces opérations, présentées comme des actions de “surveillance sanitaire”, visent prétendument à lutter contre la tuberculose bovine (TB). Pourtant, ce projet repose sur des bases scientifiques contestables et méconnaît les recommandations des experts.

Nous disons NON à ce projet, pour les raisons suivantes :

1. Une approche scientifique partielle et biaisée

Le rapport de l’ANSES (2019) est clair : la tuberculose bovine est une maladie multihôtes, impliquant cerfs, sangliers et bovins, et non pas uniquement les blaireaux. Focaliser les efforts de contrôle sur une seule espèce ignore la complexité de l’épidémie.

« Il est nécessaire de considérer ce système multihôtes dans son ensemble, et non une population en particulier. » — ANSES, 2019

2. Des effets contre-productifs sur la maladie

Les captures massives perturbent les structures sociales des blaireaux, favorisant la dispersion des individus potentiellement infectés et, avec elle, une augmentation du risque de transmission.
Les modèles britanniques estiment que cela augmente de 15 à 20 % les risques de transmission.

« Au Royaume-Uni, l’abattage massif des blaireaux a conduit dans certains cas à une augmentation du risque chez les bovins dans les zones adjacentes. » — ANSES, 2019

3. Une transmission directe très rare

Les cas de contamination directe entre blaireaux et bovins sont extrêmement rares en France. La majorité des transmissions passent par un environnement contaminé, non par des contacts directs. Il est donc injustifié de viser les blaireaux en premier lieu.

4. Des alternatives concrètes, mais ignorées

L’ANSES recommande d’autres pistes, plus efficaces et plus éthiques :

  • Renforcement de la biosécurité dans les élevages (clôtures, abreuvoirs sécurisés)

  • Développement de vaccins oraux pour la faune sauvage, avec des essais encourageants en Espagne

  • Mise en place d’une surveillance ciblée par analyses environnementales et génomiques

Pourquoi ne pas commencer par ces solutions, qui respectent la biodiversité et protègent aussi les éleveurs ?

5. Un projet contraire au droit international

Le blaireau est protégé par la Convention de Berne (Annexe III). Toute dérogation doit démontrer qu’il n’existe aucune autre solution. Or, comme le démontre le rapport de l’ANSES, des solutions existent. Ce projet viole donc le principe de proportionnalité imposé par le droit.

 En résumé

Ce projet d’arrêté n’est ni fondé scientifiquement, ni éthiquement défendable, ni juridiquement justifiable.
Il sacrifie une espèce protégée sans preuve claire de son implication dominante dans l’épidémie de tuberculose bovine.

Nous appelons à refuser ce projet d’arrêté et à exiger des alternatives fondées sur la science, la prévention et le respect de la faune sauvage.

Exprimez votre avis avant le 20 mai 2025 sur le site de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.