Photo d’un mâle abattu le matin du 18 octobre copyright lanceur d’alerte

Suite à l’arrêté du préfet de Haute-Savoie demandant de faire abattre 75 bouquetins dans le massif du Bargy en Haute-Savoie, 61 bouquetins ayant été tués les jours suivants : 

A M. le préfet de Haute-Savoie Y. Le Breton

L’Etat que vous représentez est un assassin.

Votre décision d’abattre jusqu’à 75 bouquetins du massif du Bargy (Haute-Savoie) pour éteindre le foyer de brucellose dans l’intention de protéger les bovins qui pâturent en pleine montagne, l’atteste. Le taux de prévalence de la brucellose chez les bouquetins non marqués n’est que de 4%, comme le démontre plus d’une centaine de captures en 2022. « On peut espérer une extinction spontanée du foyer » (Délibération N° 2022-32 du Conseil national de protection de la nature (CNPN), 16 juin 2022).

Depuis 10 ans, vous et vos prédécesseurs n’avez de cesse de prendre des arrêtés pour anéantir la population des bouquetins dans l’idée d’empêcher la transmission de la maladie aux bovins, sous la pression des syndicats agricoles. Tous les derniers arrêtés ont été jugés illégaux par les tribunaux car vous n’avez pas considéré sérieusement les alternatives à l’abattage d’une espèce protégée: «la recherche de solutions alternatives satisfaisantes est restée jusqu’à présent nettement insuffisante «, selon le même avis du CNPN  . Vous êtes la main armée des syndicats agricoles qui n’imaginent pas une seconde prendre de vraies mesures pour protéger leurs troupeaux, à savoir laisser les bouquetins tranquilles dans les montagnes, trouver d’autres lieux de pâturage pour leurs animaux ou séparer les troupeaux domestiques des animaux sauvages sur le même massif ou pasteuriser le lait pour le reblochon. Puisque, lorsqu’une vache est contaminée par la brucellose, on les contraint à abattre tout le troupeau, les éleveurs ne veulent pas comprendre pourquoi le même sort n’est pas réservé à tous les bouquetins lorsque que quelques-uns d’entre eux sont porteurs de la maladie.

Avec vous, le Reblochon a le goût de la mort des bouquetins que vous faites tuer. Les associations vont demander à la justice d’annuler votre arrêté et gagneront très certainement. Mais vous avez pris les devants en faisant exécuter les animaux pour satisfaire les éleveurs.

La manière dont vous foulez aux pieds les intérêts de la faune sauvage pour vous coucher au pied des éleveurs  et préparer la visite du ministre de l’Agriculture est abjecte.

La protection de la biodiversité, pourtant érigée en objectif national, n’est qu’un gadget de communication, une supercherie pour des électeurs désorientés et abusés.

 

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