Les 7 et 8 mars derniers, à Paris, s’est déroulée la réunion ICAP (International Conference for Animals in Politics), rassemblant une trentaine d’ONG de toute l’Europe autour du thème « Comment apprendre des autres pays européens pour renforcer nos actions en faveur des animaux ? ». Cet événement était organisé par l’association française Convergence Animaux Politique (CAP).

Les premières conférences portaient sur la manière d’organiser la gouvernance animale et d’inscrire l’animal dans la constitution. Les représentants des différents pays et gouvernements européens nous ont expliqué leur fonctionnement : il existe en Wallonie (Belgique francophone), un ministre de la condition animale et un code du bien-être animal (BEA) depuis 2014. En Allemagne, une délégué au BEA donne officiellement son point de vue sur les textes en lien avec la condition animale depuis quelques années. L’Italie a inscrit en 2022 l’animal dans sa constitution « [l]a République protège l’environnement, la biodiversité et les écosystèmes, également dans l’intérêt des générations futures. Le droit national réglemente les modalités et les formes de la protection des animaux ». L’Autriche a également inscrit la protection animale dans sa constitution en 2013 « La République d’Autriche (autorités fédérales, provinciales et municipales) s’engage à la protection des animaux ».

Les conférences suivantes ont présenté des campagnes particulièrement réussies dans les autres pays. Comme en Italie, où une association de protection animale a permis de libérer des chiens de leur chaîne dans plusieurs États. Dans le même pays, l’association Essere Animali a sensibilisé à la souffrance des poissons d’élevage au moment de leur mise à mort. Au Portugal, l’Associação Vegetariana Portuguesa a fait adopter une législation interdisant de ne pas proposer de repas végétariens dans les cantines publiques, afin de garantir le respect des convictions individuelles des citoyens. En Suisse, l’organisation Sentience a lancé une initiative de vote en 2022 pour interdire l’élevage industriel. Bien que le texte ne soit pas passé, l’initiative a provoqué un très grand débat. En Belgique, l’association Gaia a réussi au bout de 20 ans d’efforts, à faire interdire l’abattage rituel sans étourdissement. En Slovénie, l’association Humánny pokrok a fait voter un texte pour interdire l’élevage d’animaux pour leur fourrure (il y avait une seule ferme concernée).

Ainsi, partout en Europe, des femmes et des hommes, de nationalités et cultures différentes, se sont levés pour défendre les animaux. Il aurait probablement été impossible d’organiser une telle réunion en Europe il y a environ vingt ans, car le nombre d’associations était nettement plus faible à l’époque. En observant la détermination et l’expertise de toutes ces personnes dans ces pays, il est impossible de ne pas se sentir inspiré et encouragé soi-même. « C’est difficile, mais nous ne sommes pas seuls » peut-on penser, et partout, pas à pas, la condition animale progresse pour rendre aux animaux la place qui leur revient.

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