L’actualité de la semaine rapporte la difficile situation économique de l’entreprise Doux, leader européen de la volaille. L’entreprise accuse une dette cumulée de 430 millions d’euros et pourrait mettre la clé sous la porte laissant sur le carreau 3400 salariés. Doux produit chaque année des dizaines de millions de volailles, essentiellement des poulets de chair (sa marque la plus connue en France est Père Dodu), achetés chez des éleveurs indépendants et élevés dans des hangars, à plus de 20 poulets par m2, sous antibiotiques, en pas plus de 41 jours. Si aucun chiffre connu de mortalité n’est communiqué, la tolérance est de 3,4%, soit quand même des millions de poulets qui meurent à la « ferme », autant de « non qualité » du processus industriel.

Dans ces conditions, faut-il sauver Doux ?

Pendant nos études, on se posait la question : « Est-ce que tu travaillerais pour l’industrie du tabac ? » « Non ! » « Et pour les entreprises qui produisent des mines anti-personnel ? », « Non ! ». J’ai récemment rencontré sur un stand à Bordeaux quelqu’un qui m’a dit qu’il livrait du gaz pour chauffer les immenses accouvoirs (lieu d’éclosion des poussins – car un poussin ne nait jamais sous sa mère !) mais pour rien au monde il n’achèterait ce type de poulet.

Il faut être logique et ne pas souhaiter aujourd’hui qu’une entreprise comme Doux continue son activité, en tout cas sous cette forme c’est-à-dire en vendant des poulets industriels. La défense de l’emploi ne saurait se faire à n’importe quel prix.

Une provocation en période de chômage ? Non, d’abord le chômage ne peut pas justifier toutes les bassesses. Les animaux n’ont pas à en faire les frais, ils n’y sont pour rien.

Qui plus est, l’élevage industriel détruit l’emploi des petits éleveurs qui ne peuvent s’aligner sur les prix.

Enfin, l’entreprise Doux a perçu en 2011 une aide européenne de 55 millions d’euros pour subventionner ses exportations, soit la coquette somme de 16 000 €/salarié de chez Doux. Une subvention qu’Animal Cross juge choquante. L’Europe ne devrait pas se glorifier de soutenir une telle industrie de la mort. Ces subventions seraient mieux utiliser à redéployer l’activité de Doux vers des formes d’ élevage respectueuses du bien-être animal.

Conclusion : pas de raison d’être doux avec Doux !

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