L’ours

La population d’ours dans les Pyrénées est encore fragile.

D’une dizaine d’individus en 2005, la population d’ours dans les Pyrénées a péniblement progressé pour atteindre une population de 70 ours en 2021.
Malgré son statut UICN d’espèce « en danger critique d’extinction » en France, la restauration de la population d’ours est principalement menacée par des facteurs anthropiques :

  • Nouveaux lâchers trop peu nombreux pour diversifier génétiquement la population :
    o Le nombre d’individus participant effectivement à la reproduction, la population efficace, était seulement de 8,2 individus en 2019. Une population efficace de 50 individus est théoriquement recommandée pour maintenir une population viable démographiquement.
    o Le taux de consanguinité est en constante augmentation depuis plus 10 ans, indique une baisse de diversité génétique inquiétante pour la pérennité de l’espèce sur le massif pyrénéen.
  • Braconnages ou accidents de chasse : mort du fait de l’homme de 4 ours en 2020 et 2021 dans le massif Pyrénéen (Cachou, Gribouille, Sarousse, Caramelles) : 3 tués par balles et 1 par empoisonnement.
  • Tirs d’effarouchement régulièrement obtenus malgré leur illégalité reconnue par le Conseil d’Etat depuis 2019
  • Méconnaissance du comportement naturel de l’ours, pouvant entraîner de mauvaises décisions sur l’utilisation du protocole ours à problèmes, ou ours en difficulté.
  • Incapacité de l’état à faire appliquer le plan ours.

Pour beaucoup d’éleveurs, syndicats professionnels, et chasseurs, l’ours doit devenir le bouc émissaire de tous les problèmes de l’élevage ovin des Pyrénées.

Sa présence est à légitimer et la cohabitation à améliorer.

Animal Cross considère que l’état a failli pour donner des conditions de cohabitation réussies entre l’ours et le monde du pastoralisme. Il n’a pas su expliquer la nécessité de protection qui est trop peu mise en place, voire refusée par une frange radicalement opposée à la simple présence de l’ours dans les Pyrénées. Les pouvoirs locaux ont cédé aux pressions électoralistes de la minorité « hurlante », avec des comportements hors la loi, non encore sanctionnés par la justice (mort par balle de l’ours Gribouille…).
Animal Cross œuvre pour redonner sa place à l’ours dans les Pyrénées, et a co-organisé la manifestation à Toulouse en juillet 2020. Des lettres à l’attention d’élus, décideurs politiques, et commission européenne, ont été envoyées pour expliquer et dénoncer différentes situations.

Une meilleure cohabitation à l’étranger

La population de l’ours en France est la plus faible au niveau européen. En effet, on en compte beaucoup plus en Italie et la population est quatre fois plus élevée en Espagne, la cohabitation avec l’ours se passe bien. Pourquoi ce résultat ? Les espagnols travaillent pour cohabiter avec l’ours depuis plus de 30 ans : clôtures électriques installées pour protéger les enclos des apiculteurs et de nombreux arbres plantés afin d’apporter plus de nourriture à l’ours. Là-bas, l’ours peut être observé en totale liberté. Quoi de mieux que de reproduire le travail de cohabitation fait en Espagne, en France ? 

L’avenir des Pyrénées se fera avec l’ours

Nous souhaitons que le gouvernement mette en place ce qu’il a écrit lui-même dans le plan ours 2018-2028, à savoir :

  • Remplacer chaque ours tué par la main de l’homme, soit 4 ours. A défaut, aucun signal fort n’est envoyé aux plus radicaux, qui continueront leurs actes hors-la-loi.
  • Améliorer la diversité génétique en procédant à de nouveaux lâchers d’ours, condition indispensable à une population viable.
  • Réaffirmer clairement sa stratégie de restauration de la population d’ours et d’organiser la cohabitation, en contribuant notamment à rétablir un climat apaisé entre les différentes parties prenantes.
  • Concevoir un plan de développement économique et touristique autour de la vision positive de l’ours (voir l’activité économique et touristique développée dans les Asturies grâce à l’ours) ! Alors que 130.000 personnes se déplacent pour essayer de voir l’ours dans les Asturies, aucun plan de développement de l’ours n’a été mis en place par le préfet Coordonnateur du massif des Pyrénées (Préfet Occitanie).

La responsabilité de l’ours non écartée indique que le dommage est bien dû à une prédation dont l’ours est responsable ou que sa responsabilité n’a pas pu être écartée. Les dossiers non écartés sont des dossiers qui ne permettent ni de relier le dommage à une prédation, ni d’en identifier la cause exacte.
Sur l’ensemble du versant français du massif des Pyrénées, le pastoralisme concerne 6 000 exploitations, 1 290 estives, 100 000 bovins, 570 000 ovins et 14 000 équins. Les estives couvrent une surface de 550 000 hectares dont 70% situées en zone Natura 2000.

Commentaire :

  • Une grosse majorité de ces dossiers non écartés sont remboursés au titre des dommages ours, ce qui gonfle artificiellement et malhonnêtement les prédations réellement imputables à l’ours.
  • On constate que 86 % des dossiers du massif ont été réalisés dans le département de l’Ariège ! Le nombre de dossiers ne peut être justifié uniquement par une population d’ours plus importante, mais essentiellement par une faiblesse des protections des estives : 70 % des attaques sont concentrées sur seulement 15 estives.
  • On peut douter de la volonté réelle d’installer une protection efficace dans ces espaces.
  • La mise en perspective des chiffres nous montre que 658 animaux indemnisés en 2020 représentent moins de 1,5% du cheptel ovin total présent chaque année dans les estives.
  • Nous insistons pour que les services de l’Etat évaluent sérieusement les moyens de protection réellement mis en place afin de justifier les dédommagements financiers effectués sur chaque estive.

Retrouvez toute l’actu sur l’OURS juste ici :

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