Les espèces protégées sont aujourd’hui attaquées de toutes parts. Arrêtés ministériels ou préfectoraux viennent régulièrement à l’encontre de leur protection avec de multiples prétextes qui ont pourtant tous un point commun : l’intérêt humain.

Le bouquetin est une espèce protégée. Pourtant, un arrêté du préfet de Haute-Savoie daté de mars 2022 ordonnait de les tuer tous de façon indéterminée sous prétexte de brucellose. Le jugement du tribunal administratif vient de tomber et, ouf de soulagement, les associations ont obtenu raison et l’arrêté du Préfet de Haute-Savoie a été suspendu pour 2022, en attendant le jugement sur le fond.

L’ours est une espèce protégée. Pourtant, un arrêté ministériel de 2020 autorisait une nouvelle fois leur effarouchement renforcé. Heureusement, le Conseil d’Etat vient de le censurer.

Le loup est une espèce protégée. Pourtant, le gouvernement français est rentré dans une logique claire de régulation de la population de loups, voire de son extermination au niveau local, en toute illégalité avec les lois européennes.

Le choucas des tours est une espèce protégée. Début mai, le tribunal administratif de Rennes a rejeté les arrêtés préfectoraux qui autorisaient l’abattage de milliers de choucas des tours en Bretagne…

En France, les espèces sont protégées par des arrêtés ministériels. Mais les dispositions de protection doivent être articulées avec celles qui prévoient la possibilité pour les autorités administratives d’accorder des dérogations à ces interdictions, qui sont principalement d’ordre humain.

Nous y sommes. En France, il y a des lois, mais il y a aussi des exceptions, qui permettent… à peu près tout.

 

Quelle protection des espèces voulons-nous ?

En France et dans de nombreux pays occidentaux, les intérêts de l’espèce humaine priment et dominent sur les intérêts de toutes les autres espèces.

Chez Animal Cross, nous pensons que

« Tous les êtres vivants,
Domaines de la nature,
Minéral, humain, végétal et animal,
Naissent et demeurent,
Libres et égaux,
En devoirs et en droits ».

Pour nous, les animaux, protégés ou non d’ailleurs, sont avant tout des êtres vivants (voir notre article complet ici). La protection leur est due en fonction de la vie qui les habite et qu’il convient de respecter. Nous respectons donc à égalité une vie humaine et une vie animale. L’égalité ne signifie pas que tous les êtres sont similaires, mais qu’ils méritent une égale considération morale. L’égalité signifie que toute vie a une valeur égale.

Cette conception n’est pas nouvelle. Elle est très profonde dans le bouddhisme, le jaïnisme, et certaines traditions hindoues. « Au cours des siècles, les religions traditionnelles indiennes ont développé des principes fondés sur la vie sous toutes ses formes. Les interrogations sur celles-ci n’étaient pas limitées aux humains mais incluaient aussi les animaux. (…) Ahimsa, l’un des principes fondamentaux de l’hindouisme, prône la non-violence et le respect de toute vie »[1]. En Inde, cette conception est à l’origine de la possibilité pour les régions indiennes d’interdire l’abattage des vaches et également du devoir de compassion envers les animaux (constitution de 1950)[2], même si la réalité vécue par les animaux semble beaucoup moins rose. Cette conception protège la vie animale comme les autres vies.

La figure qui la première incarne cette conception en Occident est St François d’Assise.  Au XIIIème siècle, il s’émerveille du feu, de l’eau, du vent. Il prêche aux animaux, qui sont donc jugés dignes de le comprendre et de louer Dieu. En traversant les siècles, citons Gandhi, et Albert Schweizer, disciple de Gandhi, qui écrit « Je suis vie qui veux vivre entourée de vie qui veux vivre ».

Voir notre article complet sur ce sujet 

 

 

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