Comme chaque annĂ©e, lâOffice Français de la BiodiversitĂ© a publiĂ© son rapport sur la population dâours brun dans les PyrĂ©nĂ©es françaises et espagnoles au mois dâavril 2025.
GrĂące aux analyses gĂ©nĂ©tiques et aux indices retrouvĂ©s, lâeffectif dâours dĂ©tectĂ© en 2024 est de 96 individus, avec un quasi-Ă©quilibre entre les mĂąles et les femelles sur lâensemble du massif (60 % de femelles chez les adultes potentiellement reproducteurs).
De plus, au moins 13 portĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es, comprenant un minimum de 22 oursons ! LâannĂ©e 2024 devient ainsi celle ayant enregistrĂ© le plus grand nombre de femelles suitĂ©es depuis 1996.
RĂ©partition spatiale de lâours en 2024 :
Remarques :
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Lâaire totale de prĂ©sence de lâours dans les PyrĂ©nĂ©es est de lâordre de 7 200 kmÂČ, soit une trĂšs faible Ă©volution par rapport Ă 2023. Elle est rĂ©partie sur 5 dĂ©partements (64, 65, 31, 66, 09), 3 communautĂ©s espagnoles et lâAndorre.
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La population sâĂ©tend de plus en plus vers lâest et le sud, selon les indices recueillis sur lâensemble du massif pyrĂ©nĂ©en (environ 2 000 indices en France et 1 580 hors de France).
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Lâeffectif 2023 a Ă©tĂ© corrigĂ© Ă 90 individus (selon la mĂ©thode EMR) selon les nouvelles dĂ©tections de 2024.
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Au moins 13 portées, avec un minimum de 22 oursons, ont été identifiées en 2024 ; cela représente un peu moins de la moitié des femelles adultes susceptibles de se reproduire (13 sur 30 en 2024).
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Cette Ă©tude met en Ă©vidence que les mĂ©thodes de calcul actuellement utilisĂ©es (EMD, EMR) pour estimer les effectifs dâours sont de moins en moins adaptĂ©es. La mĂ©thode dâestimation CMR, qui prend en compte dâautres facteurs, devrait les remplacer. Elle Ă©value la population Ă 104 ours en 2024, avec un intervalle compris entre 97 et 123 individus.
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Le taux dâaccroissement moyen de la population entre 2006 et 2023 est estimĂ© Ă +11,12 % (selon EMR).
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Cinq ours sont considérés comme disparus en 2024, car non repérés depuis 2022 (1 femelle adulte et 4 subadultes).
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Sur les 16 oursons nés en 2023, au moins 9 ont survécu, soit un taux de survie de 56 %.
Une dynamique encourageante freinée par une diversité génétique en déclin
MalgrĂ© une hausse continue du nombre dâindividus depuis plusieurs annĂ©es, la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique diminue dâannĂ©e en annĂ©e. La dynamique dâune population sâĂ©value Ă la fois sur le nombre dâindividus et sur sa bonne santĂ© gĂ©nĂ©tique. Or, plus de 90 % de la population dâours des PyrĂ©nĂ©es descend de seulement trois individus (deux femelles et un mĂąle).
MalgrĂ© ce constat Ă©vident, lâĂtat refuse toujours de relĂącher de nouveaux spĂ©cimens afin de pallier le problĂšme de consanguinitĂ©.
Des Ă©tudes menĂ©es par le MNHN (MusĂ©e National d’Histoire Naturelle) , entre autres, sont en cours pour Ă©valuer les effets potentiels de cette consanguinitĂ© sur lâavenir de la population.
Les résultats de ces recherches seront rendues publics fin 2026.