L’agglomération de Pau vient de choisir un prestataire privé pour assurer la responsabilité de la fourrière en attendant de construire une nouvelle fourrière sur l’agglomération. C’est assurément un mauvais coup porté aux animaux.

Car si ce  prestataire a, avec le temps développé, une expertise technique remplissant la réglementation d’une fourrière, le respect du bien-être animal ne serait pas garanti.
Notre visite au refuge du prestataire faisait apparaitre que 25% des chats seraient tués (voir article à ce sujet sur notre site). L’agglomération de Pau essaiera sans doute de se couvrir en rétorquant qu’il n’y avait pas d’alternative à ce prestataire, satisfaisant en tout point au cahier des charges. Mais il est difficile d’entendre des arguments d’ordre purement légalistes et technocratiques quand il y va du bien-être animal. C’est aussi la responsabilité des collectivités d’encourager et d’aider les initiatives qui permettront de respecter et les besoins d’une fourrière et le bien-être animal, pas seulement de se contenter de la position d’un « client » neutre effectuant un appel d’offre.  On ne peut pas prétendre qu’on est forcé de choisir un prestataire qu’on ne souhaite pas.
Cette décision nous renvoie aux vraies valeurs qui guident l’action de l’agglomération de Pau.
Il semble qu’on hésite et tergiverse. D’un côté la décision tombe du bon côté comme l’installation de pigeonniers mettant fin à la pratique du dépigeonnage de l’ancienne équipe municipale. Ou quand on choisit de proposer un repas végétarien dans les écoles. Dans un autre cas, la décision tombe du mauvais côté quand on choisit un prestataire de fourrière privé, préférant ainsi se simplifier la vie, sans souci des conséquences, ou quand on continue de proposer du foie gras dans les réceptions municipales.
Le contrat de la fourrière est d’un an, renouvelable. Animal cross souhaite que, dans un an, un autre appel d’offre pour la fourrière soit lancé pour permettre à la voix des associations de se faire entendre. D’ici là, notre association invite l’agglomération  a porter la plus grande vigilance sur les questions problématiques de bien-être animal : le devenir des chatons non sevrés, le sort des animaux accidentés arrivés en fourrière, le placement des animaux à l’issue de la fourrière. Notre association y aidera dans la mesure de ses moyens.
Concernant les animaux accidentés, l’appel d’offre est vicieux puisque le prestataire retenu doit faire face lui-même à tous les frais de vétérinaire, alors qu’auparavant les factures vétérinaires des animaux accidentés arrivaient à la mairie. C’est vraiment inciter la fourrière à en faire le minimum pour soigner les animaux. Que va-t-il se passer si, quand bien même le pronostic d’une opération serait bon, son coût serait élevé ? Il y a fort à parier que l’animal sera euthanasié.
Pour finir rappelons que, comme l’argent de l’agglomération est entièrement absorbé par la fourrière (215 000 €) (alors qu’auparavant le refuge de la SPA et la fourrière étaient liés), les associations n’ont plus que leurs propres moyens pour s’occuper des animaux après la fourrière, c’est-à-dire bien peu. Encore une mauvaise équation.

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